
A l’initiative de la France, nous avons lancé une équipe de négociation européenne en juin dernier, qui nous a permis de constituer un portefeuille large de vaccins, identique pour tous les pays européens.
Les 5 vaccins dont l’arrivée sur le marché est prévue au premier semestre 2021 avaient été précommandés par l’Europe. Il s’agit des vaccins BioNTech-Pfizer, Moderna, Curevac, Astrazeneca et Janssen. Nous avons commandé plus de doses que nécessaires au cas où l’un des vaccins prendrait du retard. Nous avons ainsi commandé de quoi vacciner 100 millions de personnes, soit plus que la population Française.
Ces vaccins arriveront progressivement au cours du premier semestre, nous permettant d’atteindre notre cible d’au moins 15 millions de personnes vaccinées d’ici l’été. La campagne vaccinale durera ainsi plusieurs mois.
A ce stade, seul le vaccin BioNTech-Pfizer a reçu toutes les autorisations, lui permettant d’être administré en Europe et en France. Ce vaccin présente deux caractéristiques :
- Il s’agit d’un vaccin dit « à ARN », soit une technologie nouvelle, qui a suscité beaucoup de questions, et rendu encore plus dispensable le travail d’explication et d’adhésion des personnes à vacciner ;
- Il s’agit d’un vaccin dont les caractéristiques rendent la distribution particulièrement complexe : il doit être conservé à -80° dans des congélateurs spéciaux, ne peut être conservé que 5 jours entre 2 et 8°, et ne peut pas être transporté plus de 12 heures.
Amplification, accélération et simplification de notre stratégie de vaccination
Le vaccin est une nouvelle arme indispensable dans notre lutte contre le virus. Il est une des clés qui nous permettra de retrouver nos vies d’avant.
Aussi, suivant les préconisations des autorités sanitaires, nous avons mis en place une stratégie claire : vacciner d’abord les personnes les plus vulnérables et étendre, au fur et à mesure, à tous les Français.
La montée en puissance de notre campagne vaccinale commence : nous amplifions, accélérons et simplifions la stratégie de vaccination.
Après l’ouverture dès ce week-end de la vaccination aux soignants de plus de 50 ans, Olivier Véran annonçait ce matin l’élargissement des publics cibles. Ainsi, le vaccin est désormais accessible aux sapeurs-pompiers et aux aides à domicile de plus de 50 ans.
Nous accélérerons également le déploiement des centres de vaccination : d’ici demain après-midi, nous aurons multiplié par 4 le nombre d’hôpitaux en capacité de vacciner sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin.
Dans le même temps, nous développons les centres de vaccination destinés à la ville : 100 centres seront ouverts dès cette semaine, 300 la semaine prochaine et 500 d’ici la fin du mois de janvier.
Ces nouveaux centres nous permettront de débuter la vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus, résidant à domicile, avant la fin du mois de janvier.
Finalement, nous simplifions la campagne de vaccination en remplaçant la consultation pré-vaccinale par un dispositif plus direct. Les infirmières et aides-soignants pourront désormais réaliser les opérations de vaccination en EHPAD, et une procédure simplifiée sera mise en place pour faciliter la prise de rendez-vous de vaccination.
Vos interrogations :
Le gouvernement répond à vos questions sur la stratégie de vaccination.
MAJ : lundi 4 janvier 2021
Ce choix, qui nous a été recommandé par la Haute Autorité de santé, est totalement fondé.
- Les résidents en EHPAD, en USLD, mais également en résidence autonomie, sont les plus vulnérables non seulement en raison de leur âge et des pathologies mais aussi du fait de leur exposition au virus en raison de leur vie en collectivité.
- A ce titre, les personnes âgées vivant à domicile ne sont pas dans la même situation. Près de 20 000 décès ont été enregistrés en EHPAD depuis le début de l’épidémie soit près d’un tiers des décès.
- Il est de notre responsabilité collective de protéger d’abord les personnes les plus fragiles et les plus à risque. C’est un choix sanitaire et éthique.
- Nous n’avons pas aujourd’hui de quoi vacciner 70 millions de Français ! Nous l’avons toujours dit, la campagne de vaccination durera jusqu’à l’été, à mesure que les différents vaccins seront autorisés (aujourd’hui, seul 1 vaccin sur 5 est disponible), et que les doses seront livrées. Nous avons le même nombre de doses que nos amis européens, et celles-ci arrivent progressivement.
- Nous commençons donc par les plus vulnérables, les personnes pouvant développer des COVID très graves. Ce sont elles qui doivent prioritairement être protégées.
- Ouvrir immédiatement la vaccination à tous, reviendrait à permettre à des gens moins fragiles de passer devant des personnes très à risque. Ce ne serait pas juste. Il faut d’abord servir ceux qui en ont le plus besoin.
- De surcroît aujourd’hui, nous savons que les premiers vaccins ont la propriété de protéger contre les formes graves, mais nous ne savons pas encore s’ils ont la propriété de supprimer la contagiosité. Commencer par les plus jeunes ou les personnes sans facteur de risque pourrait être inutile, même s’ils sont soignants.
- La vaccination a débuté la semaine dernière dimanche 27 décembre, soit à peine 4 jours après l’avis de la HAS qui était le véritable point de départ de notre campagne. Il n’était pas possible de recueillir le consentement des personnes ou de faire les consultations pré-vaccinales avant d’avoir cet avis, qui détaille notamment les contre-indications.
- Ce travail du recueil du consentement a démarré, et se poursuivra début janvier dans l’ensemble des EHPAD de France.
- Juger de la campagne de vaccination française moins d’une semaine après son démarrage est absurde ! Notre objectif est d’avoir proposé la vaccination à toutes les personnes âgées en EPHAD et d’avoir vacciné 1 million de personnes d’ici début février.
- En démarrant par les personnes en EPHAD, nous savions que cela prendrait un petit peu plus de temps au départ.
- Nous avons fait le choix d’une vaccination dans les établissements. Nous faisons venir le vaccin sur place, pour ne pas obliger les personnes à se déplacer.
- Nous avons également fait le choix d’une phase de recueil de consentement qui est doublement nécessaire:
- S’agissant de la vaccination de personnes âgées et fragiles, il est nécessaire de les informer dans de bonnes conditions, y compris en se rapprochant parfois de leur famille. Cela doit être fait par un médecin.
- Cette phase de recueil du consentement permet aussi d’ajuster le nombre de doses livrées à chaque EHPAD au nombre réel de résidents acceptant la vaccination. Tout faire au même moment présenterait le risque d’une perte importante de doses. La livraison se fera ainsi selon un plan précis fixé à l’avance et ajusté. Il sera mis en oeuvre dans les prochains jours et tout au long du mois de janvier.
- C’est un défi opérationnel et logistique majeur. La livraison des doses sur 8 000 points dans un temps court nécessite d’articuler trois contraintes : calendrier des livraisons des doses par Pfizer ; délai nécessaire à la phase de recueil du consentement ; un délai maximum de 5 jours après la sortie du congélateur du fait des caractéristiques du vaccin.
- Comparer les résultats obtenus au bout de 4 jours de vaccination entre deux pays qui ont fait des choix différents en termes de stratégies vaccinales n’est pas pertinent. A fortiori pour une campagne qui va durer plusieurs mois.
- D’autres pays européens n’ont pas encore débuté la vaccination, c’est le cas des Pays-Bas par exemple, qui ne commence que le 8 janvier.
- Nous avons fait le choix de faire vacciner les personnes les plus vulnérables, au plus proche de là où elles vivent : dans les Ehpad et dans les USLD. En cela nous suivons les recommandations des autorités sanitaires, et en premier lieu celles de la HAS.
- Ce choix français est tout à fait assumé. Nous voulons protéger les plus vulnérables en les faisant vacciner, mais dans le même temps, il est hors de question de le faire en dehors de leur lieu de résidence.
- Cette exigence implique une logistique plus complexe pour approvisionner progressivement tous les Ehpad. Mais c’est un choix conforme à nos engagements. Et nous sommes prêts puisque les premiers EHPAD seront livrés dès cette semaine.
- Dès le départ cette stratégie a été construite avec les médecins sur la base des recommandations sanitaires. Nous avons eu des dizaines de réunions avec eux, nous les voyons chaque semaine, ainsi que les associations de patients. Tous ont approuvé la stratégie française.
- Il s’agit même d’une demande des représentants des EHPAD, qui souhaitaient disposer de temps pour s’organiser plutôt que de lancer des campagnes pendant la semaine des fêtes, où il y a moins de soignants et où les familles sont moins disponibles.
- De toute évidence, ce délai de préparation entre l’avis de la HAS du 23 décembre et le lancement des vaccinations en masse dans les EHPAD, pour procéder à des consultations prévaccinales, discuter avec les familles quand cela était nécessaire, est bien spécifique aux EHPAD, et ne sera pas nécessaire pour les autres populations.
- Cette stratégie par phases, privilégiant d’abord les plus vulnérables, a été exposée par le gouvernement depuis plus d’1 mois. Elle a été présentée au Parlement. A cette époque, aucune critique n’avait été exprimée.
- Pour autant nous restons attentifs à ce que nous disent les médecins : nous avons par exemple anticipé la vaccination des professionnels de santé de plus de 50 ans et/ou ayant des comorbidités les exposant à des formes graves de la maladie qui commencera dès le lundi 4 janvier.
- L’association des médecins et des soignants à la vaccination est primordiale. C’est le choix que nous avons fait et nous y tenons.
- Absolument pas, c’est une information fausse. Il n’y a pas de délai à observer.
- Le délai de 5 jours qui est mentionné dans le guide vaccinal n’a rien à voir. Il s’agit de la date limite à laquelle le directeur d’EPHAD doit envoyer sa commande définitive (si la campagne de vaccination démarre dans son EPHAD le 20 janvier, il doit avoir réalisé l’ensemble des consultations vaccinales au 15 janvier au plus tard, pour établir le nombre exact de personnes qui seront vaccinées, et ainsi commander le nombre exact de doses. Ce délai a pour objectif de limiter le gâchis).
- Notre stratégie repose sur l’avis de la HAS mais aussi sur celui du Conseil consultatif national d’ethique (CCNE), qui s’est exprimé sur le recueil du consentement.
- Quand nous demandons la consultation d’un médecin et le recueil du consentement, c’est pour la personne âgée, pour sa famille. Parce que nous pensons que ce qui compte, c’est la bonne information des personnes.
- C’est une exigence, qui répond aussi à une demande légitime des Français.
- D’abord, nous saluons leur enthousiasme quant à la vaccination ! Toutes les personnes qui veulent se faire vacciner pourront se faire vacciner.
- Mais nous rappelons aussi que pour l’instant nous savons seulement que le vaccin dont nous disposons limite les formes graves ; il n’est pas avéré qu’il ralentit a propagation du virus.
- C’est donc aux personnes les plus vulnérables que s’adresse en premier cette vaccination, car elles sont les plus susceptibles d’être durement touchées par le virus.
- Les soignants sont inclus également lorsqu’ils ont plus de 50 ans ou qu’ils sont vulnérables, comme l’a recommandé la HAS.
- Nous devons d’autant plus prioriser les premières catégories de personnes invitées à se faire vacciner que nous disposerons sur le mois de janvier de 2,6 millions de doses. Cette quantité est strictement conforme à part de la commande européenne correspondant à notre poids démographique. Ces quantités arriveront selon un calendrier échelonné (500 000 par semaine). Elles permettront de vacciner environ 1 million de personnes d’ici début février.
- Arrêtons les fantasmes : non, il n’y aura pas de fichier pour détecter les personnes non vaccinées et les personnes vaccinées.
- Face à une épidémie nouvelle, face à un vaccin nouveau, nous devons suivre l’impact sanitaire de la vaccination dans la population. Nous devons connaître le nombre de personnes vaccinées, mais aussi savoir si ces personnes recontracteront la maladie ou non, si ces personnes présentent une résistance plus ou moins forte à la maladie comme cela est attendu, etc. C’est ce qu’on appelle la pharmacovigilance.
- Pour cela, l’assurance maladie a conçu un système d’information qui permettra de partager ces informations, mais dans un respect strict de la confidentialité des données personnelles et médicales. Aucun élément de ce système d’information n’est détenu par des tiers.
- La création de ce SI a été soumis à l’avis de la CNIL, qui a rendu son avis le 10 décembre 2020. Cet avis nous l’avons pleinement pris en compte dans la conception de ce SI.
- Chaque personne qui se fera vacciner sera informée des donnés qui seront saisies. Ces données seront pseudonymisees ou anonymisées lorsqu’elle seront diffusée aux autorités sanitaires, dans le plus grand respect de la confidentialité des données de santé.
- Pour la 1ère phase, il n’y a pas de vaccinodromes, c’est même tout le contraire ! Ce sont les vaccins qui se déplacent à nos aînés, pas l’inverse. Les doses arriveront donc directement dans les EPHAD, pour que les personnes âgées dépendantes n’aient pas à se déplacer.
- Des points de vaccination vont ensuite être ouverts, d’abord aux professionnels de santé à partir du 4 janvier, puis aux personnes âgées de plus de 75 ans à partir de février. Les premiers vaccins (Pfizer et Moderna) présentent de telles contraintes de conservation, que l’on ne peut pas faire autrement. Mais il ne s’agira aucunement de « vaccinodromes » géants nécessitant des kilomètres de déplacement, mais de points de vaccination de proximité, dans des hôpitaux et des structures de ville.
- Enfin, dès que les vaccins plus classiques arriveront sur le marché (Astrazeneca d’ici le printemps), ils seront disponibles dans votre pharmacie, et vous pourrez vous faire vacciner par votre médecin traitant. C’est cela le modèle de proximité que nous défendons, très loin des grands vaccinodromes, et nous n’avons pas changé d’avis.
Le président a été clair sur le fait que la vaccination ne sera pas obligatoire. Et la question du passeport vaccinal a aujourd’hui peu de sens puisque que les scientifiques ne confirment pas que le vaccin empêche la diffusion du virus. Son efficacité est en revanche prouvée sur le développement de formes graves.
Nos autorités scientifiques regardent tout ce qui se discute chez nos voisins, en particulier britanniques. A ce stade, les autorités françaises recommandent une seconde injection trois semaines après la première. Mais par principe, elles travaillent en continu, et étudient tous les scénarios.
- Notre objectif est de vacciner au moins 15 millions de personnes d’ici l’été. Cela correspond à la population des +65 ans et des personnes ayant des comorbidités, donc les personnes susceptibles de développer des formes graves de la maladie.
- Nous avons en revanche pré-commandé de quoi vacciner 26 millions de personnes d’ici l’été. Pourquoi ? Car nous ne voulons prendre aucun risque : il n’est pas impossible que l’un ou plusieurs des 5 vaccins pré-commandés n’obtiennent pas les autorisations de mise sur le marché.
- Si nous avons in fine de quoi vacciner plus de 15 millions de personnes, nous ouvrirons bien entendu la vaccination en population générale, aux personnes de moins de 65 ans (ce sont les étapes 3, 4 et 5 de la stratégie de la HAS).
- C’est faux : la France dispose de super congélateurs, répartis sur plus d’une centaine de sites (100 hôpitaux de référence et 5 plateformes logistiques ou « dépositaires pharmaceutiques »). Leur mise en fonctionnement a été assurée conformément au calendrier de livraison des doses de sorte qu’aujourd’hui les doses qui sont livrées progressivement par les laboratoires sont réparties sur l’ensemble du territoire et stockées avant leur utilisation.
- Sur chaque site, un super congélateur permet d’accueillir des centaines de milliers de doses.
- Je rappelle que ces congélateurs servent à la conservation des doses de vaccin Pfizer, premier vaccin autorisé. Pour les vaccins dont le développement est le plus avancée (Moderna et Astra Zeneca) et qui pourraient donc obtenir leur autorisation prochainement, les contraintes logistiques seront moins fortes.
- C’est faux, tous les super-congélateurs ont été livrés. Nous avions anticipé, il n’y a aucun problème de ce point de vue.
- Au moment de son installation et de son branchement, un super-congélateur doit descendre en température jusqu’à -80°C. Pour s’assurer qu’il pourra stocker dans de parfaites conditions les doses de vaccins Pfizer, une vérification technique a lieu, avec mesure de la température interne du congélateur. Ce n’est pas de la bureaucratie, c’est une procédure sanitaire indispensable.
- Nous n’avons aucun retard puisque 97 super-congélateurs auront été approvisionnés en doses le mercredi 6 janvier (27 l’étaient déjà le 4 janvier) ; [NB : seuls 5 établissements ne le seront qu’à la livraison suivante : Niort, Périgueux, Mont-de-Marsan, Villefranche sur Saône, Ajaccio]
- Mais votre question démontre une chose : d’abord, que beaucoup essayent par tous les moyens de démontrer que nous aurions mal fait les choses, alors que nous sommes prêts.
- Jamais nous ne reviendrons sur le consentement : en France, personne n’a le droit de vous administrer un traitement ou un médicament sans avoir demandé votre consentement ou le consentement de votre tuteur. C’est vrai pour le vaccin contre la grippe, il n’y aucune raison que cela ne soit pas le cas pour la Covid.
- C’est un principe fondamental du droit de la santé auquel nous ne dérogerons jamais ! Si nous ne l’avions pas fait, des voix se seraient élevées pour nous reprocher de vacciner à la hussarde contre l’avis des patients, contre l’avis des familles.
- Nous avons fait en sorte que le recueil du consentement en EHPAD soit le plus léger possible (une case à cocher par le médecin dans le système d’information pour s’assurer qu’il a bien été recueilli). Ce n’est pas de la bureaucratie c’est de la qualité de prise en charge.
- Il n’y a pas de recueil du consentement écrit comme cela a pu être dit.
En circonscription – le 06/01/2021